Jean Teulé, Bord cadre, Pocket, Paris, 1999.

Publié le par ANTIGONE37

 

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Roman.

 

Amour et manipulation à la sauce Jean Teulé.

 

Voilà un moment que je n'avais pas lu un roman de cet auteur. J'ai retrouvé, avec autant d'enthousiasme, son univers.

 

Un petit atelier de peinture. Marc et Léonore tombent amoureux. Un vrai coup de foudre. Elle, la cinquantaine, courtière en transport d'oeuvres d'art ; lui, la quarantaine, romancier en panne d'inspiration pour son prochain opus. Ils n'y croyaient plus mais un sacré coup de pouce du destin (leur ami peintre Sainte-Rose, pour être précise) les réunit.

 

Sans-titre-copie-4.pngMais ce que Sainte-Rose a fait, il doit le défaire, lui qui ne supporte pas les histoires d'amour. Il offre alors à l'écrivain une idée géniale pour son roman : sa propre histoire d'amour. L'écrivain et la courtière se retrouvent alors au coeur d'un roman où ils jouent leur propre rôle, entre manipulation, mensonges et désastre.

 

Cinquième roman de Jean Teulé, celui-ci s'inscrit dans la même lignée que les précédents.

 

On entre par la petite porte en qualité d'invité, un peu voyeur dans cette histoire d'amour aussi forte que destructrice. Comme dans chacun de ces romans, Jean Teulé attache une attention toute particulière à la description de la psychologie des personnages. Chacune de leurs failles est explorée dans les moindres détails. 

 

À travers ce roman, Jean Teulé met en exergue de façon violente et extrème les choix auxquels chacun de nous est confronté. Le message est clair : comment être acteur de sa propre vie, jusqu'à quel point peut-on être maître de son existence et de sa destinée ? Lorsque la manipulation vient gripper le mécanisme, reste-t-on soit même ou devenons-nous un être prêt à tout pour obtenir ce que l'on désire ?

 

"Mais l'éditeur avait déjà compris que c'était exactement ce que désirait l'écrivain. Détruire ce que l'on aime, toujours, de peur d'en souffrir. Préférer être responsable du désastre plutôt que de le subir."

 

Au delà de la simple histoire d'amour se pose aussi la question de ce qui unit l'art (aussi bien peinture qu'écriture) au désir. En est-il le moteur ou la fin ?

 

Je regrette cependant deux choses. Tout d'abord, la grossièreté. La vulgarité ne me semble rien apporter de plus à cette histoire. Je n'ai pas besoin de ces mots pour comprendre et ressentir la violence qui anime les personnages. Autre détail déroutant : la fin. Monsieur Teulé, vous nous avez habitué à des fins de romans plus musclées. Besoin d'une note romantique après tant de complots ?

 

À lire allongé(e) dans l'herbe, par ce beau temps, ...

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K
<br /> <br /> Je sais déjà que je vais te supplier de me le prêter...<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Vas-y, suplie-moi :) Pas de soucis, je te l'apporte quand tu reviens !<br /> <br /> <br /> <br />